Votre enfant est-il prêt à assumer d’autres responsabilités? La joie de se faire poser la question si on souhaite être superviseur peut parfois éclipser la réelle responsabilité et les risques liés à ce travail. Assumer plus de responsabilités au travail signifie que votre adolescent est responsable d’employés et de leur santé et sécurité. 

Quand Leigh Doyle avait 16 ans, on lui a demandé d’être superviseuse dans le restaurant d’une chaîne de restauration rapide en Ontario où elle travaillait. Dès le début, elle savait ce que ce rôle impliquait. « Il était très clair que je serais responsable de la sécurité des employés. », dit celle qui travaille aujourd’hui comme stratège de contenu à Toronto. Et cela ne s’appliquait pas seulement aux personnes qu’elle supervisait. « Il y avait la sécurité des employés, comme ne pas se brûler et ne pas être enfermé dans le congélateur ou de rien faire tomber sur soi dans la réserve ou de causer un incendie, explique-t-elle. Mais il y avait aussi la sécurité des clients, comme vérifier qu’il n’y avait pas de chaises cassées ni de verglas devant les portes. Mais l’aspect le plus important était la sécurité alimentaire, dit-elle. Chaque jour, quand nous changions du déjeuner au dîner, nous devions suivre un protocole strict pour nous assurer que tous les articles alimentaires respectaient les normes de sécurité. » 

L’expérience de Doyle était surtout positive, mais cela était en grande partie grâce au superviseur qui prenait la sécurité au sérieux. Si on demande à votre enfant d’être superviseur, il est important d’évaluer si son employeur accorde de l’importance à la sécurité et si votre enfant est prêt à assumer ce rôle important. 

Votre enfant est-il prêt à devenir superviseur? 

Une chose que les adolescents peuvent ignorer est que les superviseurs en Ontario peuvent être tenus légalement responsables si quelque chose tourne mal. Les superviseurs peuvent être condamnés à une amende et même à la prison (dans des cas extrêmes) si quelqu’un est tué s’ils ne sont pas en mesure de démontrer qu’ils ont fait preuve de diligence raisonnable. Ils peuvent aussi être condamnés à une amende en cas de blessure. 

C’est pourquoi les adolescents doivent être conscients non seulement de leurs responsabilités de travail, mais aussi de leurs responsabilités en matière de santé et sécurité au travail. 

Par exemple, les superviseurs sont responsables de vérifier que l’employé utilise ou porte tout équipement, dispositif de sécurité ou vêtement requis par l’employeur, ils doivent avertir les employés de tout danger de sécurité potentiel ou connu et prendre toutes les précautions raisonnables dans les circonstances pour protéger les employés. 

Il incombe aussi au superviseur de s’assurer que tous les employés reçoivent une formation adéquate adaptée au travail sur l’utilisation de l’équipement, la sensibilisation aux dangers et l’équipement de protection individuelle. 

 

Avant d’accepter 

Si votre enfant a pensé à toutes ces choses et croit qu’il est prêt à accepter le travail, assurez-vous qu’une formation en santé et sécurité adéquate destinée aux superviseurs fait partie de l’équation (un programme comme celui-ci élaboré par le ministère du Travail, de l’Immigration, de la Formation et du Développement des compétences). Pour Doyle, c’était une progression naturelle de devenir superviseuse, car le restaurant offrait une formation exceptionnelle en sécurité. « En plus de la formation, on nous soumettait régulièrement à des tests (tous les mois, il me semble) pour vérifier qu’on se souvenait comment éviter les situations dangereuses et quoi faire dans différents scénarios, où se trouvaient les sorties de secours et les extincteurs, raconte Doyle. Aussi, deux fois par année environ, le siège social se présentait pour évaluer le restaurant et la santé et la sécurité faisaient partie de cette évaluation. » 

Après avoir accepté 

S’ils ont évalué les avantages et les inconvénients et décidé d’accepter le travail, il est maintenant de leur responsabilité de s’exprimer pour garder les autres en sécurité. Si Doyle pouvait donner un conseil à l’adolescente qu’elle était, ce serait le suivant : « Fais confiance à toi-même et à ta formation. Sache que les gens qui t’ont offert cette promotion souhaitent te voir réussir. Sinon, ils ne te l’auraient pas proposé, dit-elle. Exprimez-vous quand vous pensez que quelque chose est mal et n’hésitez pas à prendre des mesures. Ceux avec moins d’autorité que vous ont besoin de votre voix. » 

Tout aussi important : comment dire « non » 

Quand on lui demande si elle accepterait toujours le rôle de superviseuse si elle pouvait remonter le temps, Doyle n’hésite pas. « Absolument. Mon expérience au restaurant a jeté les bases pour toute ma carrière. J’ai appris des leçons fondamentales que j’utilise et partage encore aujourd’hui, des décennies plus tard. » 

Mais ce niveau de responsabilité et engagement ne convient pas à tous les adolescents. Si votre adolescent a réfléchi aux options et que vous avez pris la décision concertée qu’il n’acceptera pas le travail, il n’y a pas de mal à dire non. Votre adolescent veut peut-être simplement un emploi avec peu de stress et un peu d’argent de poche, et c’est tout à fait compréhensible. 

Ils ont le droit de dire non et conserver leur emploi actuel. Une conversation ouverte et honnête avec son employeur concernant son hésitation d’accepter la promotion est en ordre. Expliquez à votre adolescent comment décliner respectueusement une offre qui ne lui convient pas.