
« La première chose que je dirais à moi-même si j’étais adolescent serait d’utiliser le bon sens, dit John Watts, qui a eu plusieurs emplois d’usine en Ontario à la fin de son adolescence et au début de la vingtaine. Si vous avez l’impression que quelque chose est dangereux, c’est probablement le cas. »
Son deuxième conseil serait le suivant : « Si quelqu’un te demande de faire quelque chose qui te semble dangereux, tu as le droit de refuser », dit-il. « Aucun emploi ne vaut le risque d’être sérieusement blessé, voire tué. »
Watts, qui n’a reçu aucune formation de sécurité pour ces emplois, ne l’a pas remis en question à l’époque. « Quand vous êtes jeunes, vous vous croyez invincible », dit-il.
C’est ici que les parents entrent en jeu. Nous voulons que nos adolescents comprennent à quel point un travail peut être dangereux quand il n’existe pas de formation adéquate ni des protocoles de sécurité. Nous voulons aussi leur apprendre d’avoir le courage de dire non quand on insiste pour qu’ils effectuent un travail dangereux ou mauvais pour la santé.
Après tout, pour chaque personne qui a le courage de poser une question inconfortable sur des conditions de travail dangereuses, il y a une autre personne qui restera en sécurité grâce à cette question. Mais comment faire pour que ce soit notre adolescent qui prend la parole? Commencez par lui demander ce qu’il a remarqué au travail.
Étape 1 : Encouragez-le à rester alerte et à remarquer ce qui ne va pas
Les employeurs doivent s’assurer que tous les employés ontariens suivent un programme de base en sensibilisation en matière de santé et sécurité au travail. Cette formation obligatoire pourrait aider votre adolescent à remarquer quand quelque chose paraît clocher.
L’entrepôt à l’épicerie où il travaille est-il trop rempli? Y a-t-il des boîtes non sécurisées qui donnent l’impression qu’elles vont tomber sur les employés qui passent par là? Ou il a peut-être remarqué qu’il manque des barrières de sécurité sur les outils et l’équipement dangereux au restaurant où il travaille. Il se sent peut-être en danger autour de collègues ou de clients menaçants. Peu importe le risque de santé et sécurité, la première étape consiste à remarquer que quelque chose ne semble pas correct.
Étape 2 : Rappelez-lui que son employeur est tenu par la loi de le garder en santé et en sécurité
Comme beaucoup d’adolescents, votre enfant ne veut peut-être pas avoir une confrontation avec une personne d’autorité ou il a peut-être l’impression qu’il pourrait perdre son emploi, surtout s’il vient tout juste d’entrer sur le marché du travail. Il est important de s’assurer qu’ils comprennent qu’ils n’importunent pas leur employeur en demandant simplement de remplir leur devoir légal (c’est-à-dire garder leurs employés en sécurité). Légalement, votre adolescent ne peut pas avoir de problèmes ou être congédié parce qu’il aborde des préoccupations de sécurité. Les représailles (menacer de congédier ou congédier des employés parce qu’ils abordent des préoccupations de sécurité) sont illégales.
Étape 3 : Faites-lui savoir à qui il peut parler
S’il remarque un problème, il est important de l’aborder avec les autorités appropriées. Toutefois, les adolescents peuvent être mal à l’aise de s’exprimer. C’est ici que les parents entrent en jeu. Il est notre travail non seulement de dire à nos enfants qu’on est derrière eux s’ils s’expriment, mais aussi de les diriger dans la bonne direction.
Pour commencer, ils doivent garder à l’esprit qu’il est illégal pour les employeurs de punir ou de congédier un employé sous prétexte qu’il exerce les droits qui lui sont conférés par les lois du travail en Ontario. Ils doivent commencer à s’adresser à leur superviseur concernant les préoccupations de sécurité. Si on ne tient pas compte de leurs préoccupations, ils peuvent parler à leur représentant en santé et sécurité ou au travailleur qui fait partie du comité joint en santé et sécurité. Ils devraient aussi parler à leur superviseur (le cas échéant) et au syndicat de tout ce qui leur semble dangereux ou mauvais pour la santé au travail. Dans des cas extrêmes, ils pourraient aussi choisir de déposer une plainte anonyme auprès du ministère du Travail, de la Formation et du Développement des compétences de l’Ontario. Selon la plainte, un inspecteur du ministère pourrait également se déplacer sur le lieu de travail.