Tout travailleur, débutant ou expérimenté, devrait savoir comment reconnaître les drapeaux rouges signalant un harcèlement au travail et comment y faire face. Il peut être difficile pour les jeunes de reconnaître ou de gérer un comportement inapproprié au travail. Ils essaient peut-être de s’adapter au lieu de travail, de comprendre la culture de travail ou bien ils ne savent pas trop ce qu’on attend des employés. Alors, il peut être utile pour les parents d’offrir un peu d’aide. Continuez votre lecture pour en savoir plus sur le harcèlement au travail et sur les étapes que votre enfant peut suivre pour rester en sécurité et être respecté.
(Affiche gratuite à télécharger)
Qu’est-ce que le harcèlement au travail?
En Ontario, la loi définit le harcèlement comme le « fait pour une personne d’adopter une ligne de conduite caractérisée par des remarques ou des gestes vexatoires contre un travailleur dans un lieu de travail lorsqu’elle sait ou devrait raisonnablement savoir que ces remarques ou ces gestes sont importuns ».
En d’autres mots, dit Kristin Onorato, consultante en santé et sécurité au travail chez Workplace Safety & Prevention Services, le harcèlement est « tout commentaire ou comportement qui vous met mal à l’aise. Ultimement, il s’agit de vous servir de votre instinct : si quelqu’un disait cela à vous, est-ce que cela vous dérangerait? Est-ce que cela aurait dû être dit au travail? Quelqu’un devient-il silencieux ou semble-t-il mal à l’aise avec la conversation ou les blagues au travail? Cela pourrait être de bonnes indications que ce sont des choses qui ne devraient pas être dites au travail. »
Le harcèlement au travail ne se présente pas toujours sous la forme d’une communication verbale, dit Kristin. Il pourrait s’agir d’un courriel, d’un message vocal ou d’un message texte, d’une publication sur les réseaux sociaux, de quelque chose d’écrit sur un tableau blanc ou un mur, ou bien d’une image (comme une affiche ou un calendrier) affichée au travail.
Comment les parents peuvent apporter leur aide
« Lisez la loi sur la sécurité au travail, propose Kristin. « Elle est gratuite et vous la trouverez en ligne. Lisez-la vous-même pour vous faire une bonne idée de ce qu’elle comprend. » Vous pouvez aussi consulter le guide en langage clair à la législation au travail en Ontario.
La loi stipule que :
- Souvent, les remarques ou gestes surviennent plus d’une fois. Ils peuvent se produire dans une période relativement courte (p. ex., au cours d’une journée) ou dans une période plus longue (semaines, mois ou années).
- Le harcèlement au travail peut inclure des paroles ou des gestes importuns ou répétés à l’égard d’un travailleur ou d’une travailleuse ou d’un groupe de travailleurs, sur le lieu de travail, alors qu’on sait ou devrait savoir qu’ils sont offensants, gênants, humiliants ou dégradants. Il peut aussi englober les comportements visant à intimider ou à tenir à l’écart un travailleur ou une travailleuse ou un groupe de travailleurs, ou même à faire de la discrimination contre ces derniers.
- La définition de harcèlement au travail est suffisamment large pour inclure le harcèlement interdit aux termes du Code des droits de la personne de l’Ontario (commentaires ou comportements sur certains aspects, comme l’âge, l’origine, la couleur, la race, les croyances ou le handicap, entre autres).
- Ce que l’on appelle le « harcèlement psychologique » ou le « harcèlement personnel » en fait aussi partie. Cela pourrait aussi inclure un comportement intimidant, comme les moqueries, le dénigrement, l’intimidation ou d’autres comportements qui provoquent de la peur, de la détresse ou des préjudices.
- La loi donne une définition similaire du harcèlement sexuel : « d’adopter une ligne de conduite caractérisée par des remarques ou des gestes vexatoires contre un travailleur dans un lieu de travail en raison de son sexe, de son orientation sexuelle, de son identité de genre ou de son expression de genre lorsqu’elle sait ou devrait raisonnablement savoir que ces remarques ou ces gestes sont importuns » et « de faire des sollicitations ou des avances sexuelles alors que cette personne se trouve dans une situation lui permettant de conférer, d’accorder ou de refuser un avantage ou une promotion au travailleur et que cette personne sait ou devrait raisonnablement savoir que ces sollicitations ou ces avances sont importunes. »
Formation sur le harcèlement au travail
« La loi impose aux employeurs de ne pas seulement mettre en place une politique en matière de harcèlement au travail, mais aussi une procédure », fait remarquer Kristin.
Si l’employeur respecte ses responsabilités, alors votre enfant doit avoir une bonne compréhension de:
- ce qui constitue du harcèlement et ce qui n’en est pas. Par exemple, dit Kristin, si votre superviseur vous demande de nettoyer un déversement, cela fait partie de votre description de tâche et ne constitue pas un harcèlement. Selon la loi, « Le harcèlement au travail ne comprend pas la prise de mesures raisonnables par l’employeur ou le superviseur concernant la gestion et la direction des travailleurs ou du lieu de travail. »[Text Wrapping Break]ce qu’il doit faire s’il est victime de harcèlement (à qui signaler la situation? Qu’est-ce que le processus d’enquête?)
- les dangers propres à son lieu de travail, quels sont les risques, les détails du programme en matière de violence et de harcèlement, où trouver le programme et la politique, les méthodes de contrôle, la manière de signaler les incidents de harcèlement et le processus d’enquête.
- comment l’information est utilisée. La loi stipule que « les renseignements obtenus au sujet d’un incident ou une plainte de harcèlement au travail, y compris les renseignements identificatoires au sujet des particuliers impliqués, demeureront confidentiels, sauf si leur divulgation est nécessaire pour enquêter ou prendre des mesures correctives à l’égard de l’incident ou de la plainte, ou encore si elle est exigée par la loi ».
Selon le lieu de travail, cette formation peut être verbale, faire partie d’un cours en ligne ou en personne, ou décrite dans un manuel, explique Kristin. « La formation doit être adaptée aux programmes mis en place dans ces installations-là, plutôt que générale », dit-elle, pour que l’employé sache comment et à qui signaler un problème.
Si votre enfant est victime de harcèlement au travail
Les étapes que votre enfant suivra s’il est victime de harcèlement de la part d’un collège, d’un superviseur ou d’un client au travail dépendront, évidemment, en partie de la forme du harcèlement.
- Votre enfant doit assurer sa sécurité et se retirer si une menace de violence physique ou sexuelle se présente.
- Si la situation est à faible risque, comme un commentaire, une conversation ou une communication inappropriés, votre enfant pourrait s’exprimer directement, si cela ne le met pas mal à l’aise. « Dire quelque chose comme “eille, cela est inapproprié” ou “Ce langage me met mal à l’aise” est souvent une bonne première étape, mais ce n’est pas obligatoire », dit Kristin.
- Si le comportement se reproduit ou si votre enfant est mal à l’aise de parler directement à la personne qui l’a offensé, suivez les procédures de votre entreprise concernant les personnes à contacter et les actions à mener (par exemple, remplir un rapport).
- « L’attente globale est, une fois la situation signalée, que l’entreprise a l’obligation de mener une enquête », dit Kristin. « Alors, si je signale à mon superviseur que je suis victime de harcèlement, je dois fournir quelques renseignements : de qui s’agit-il, quand cela a-t-il eu lieu, la nature ou le type de harcèlement. » L’enquête doit être menée dans un délai raisonnable, dit-elle. « Une fois l’enquête terminée, l’entreprise doit informer les deux parties des résultats de l’enquête. »
- Il est toujours pertinent pour votre enfant de prendre les événements et les dates en question en note. (Souvenez-vous, il n’est pas nécessaire de documenter des incidents de harcèlement répétés ou qu’ils se produisent sur une période donnée pour que des mesures soient prises, dit Kristin.) Cependant, votre enfant peut noter ce qui a été dit, où il se trouvait, s’il y avait des témoins, quand l’incident était signalé et à qui.
- Si un client se comporte de manière inappropriée, il doit exister un processus qui permet de protéger le travailleur, par exemple, le travailleur peut se retirer de la situation. Le travailleur doit ensuite en parler à son superviseur ou à son gestionnaire, qui doit suivre les prochaines étapes de la politique d’entreprise pour s’assurer que le travailleur est protégé.
- En tant que parent, rassurez votre enfant, offrez-lui du soutien et permettez-lui d’avoir accès à une aide supplémentaire ou à des consultations, au besoin. Le fait de se sentir en danger au travail peut être démoralisant, déroutant et pénible.
Autant pour vous que pour votre enfant, adoptez l’approche que la connaissance donne des moyens! « Aucun travailleur ne doit avoir à accepter le harcèlement ou un mauvais traitement de qui que ce soit », dit Kristin. On s’attend à ce que l’employeur s’assure que ses employés se sentent protégés et qu’ils ont une certaine connaissance de ce qu’ils peuvent faire pour se protéger dans ce type de situation. »